Texte et dessins de Brion Henri – sériculteur – graineur
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Petite histoire de la Soie
Les origines
Le ver à soie est la chenille d’un papillon de l’ordre des lépidoptères, le papillon du mûrier ou Bombyx Mori.
Comme tout insecte, son origine sur la terre se perd dans la nuit des temps, les premiers papillons sont apparus il y a environ…300 millions d’années ! bien avant le mouton (entre -70 et -50 millions d’années) qui donnera sa laine et bien avant aussi nos plus anciens ancêtres directs, les fameux australopithèques (-3 à -4 millions d’années) dont les descendants en Chine découvriront un jour le Fil de Soie.
La découverte du fil de Soie
Les légendes foisonnenent à ce sujet ! Nous retiendrons celle de Xi-Ling-Shi, jeune princesse chinoise âgée de 14 ans, épouse du célèbre empereur Haong-Ti.
Nous voici 3 000 ans avant J.C. !
La 1ère version de cette légende raconte que notre princesse, se promenant dans son jardin, aperçoit soudain un serpent dont l’apparence l’épouvante. Courant se réfugier dans les branches d’un mûrier, elle remarque autour d’elle des petits oeufs blanchâtres et légers qu’elle peut cueillir à la main. Remise de sa frayeur, elle eut l’idée de tirer sur l’extrémité d’un fil et de dévider le cocon !
La 2ème version veut que l’idée de tirer sur l’extrémité du fil serait venue à la princesse en contemplant des papillons s’échappant d’une corbeille de fruits dans laquelle des cocons auraient été glissés.
Le papier de Soie, un mystère…
Traditionnellement, l’idée de former une feuille souple et polie par le simple feutrage de fibres végétales appartient aux chinois.
Le 1er feutre de fibres, en feuilles minces, fut élaboré en Chine à partir des déchets de Soie (papier de soie ?) à une date inconnue mais plusieurs siècle avant notre ère. En 105 ap J.C. Tsaï Lun, obersant des guêpes édifier des structures en carton à partir de fibres végétales, eut l’idée de fabriquer du papier à partir d’une pâte aqueuse de chanvre et d’écorce de mûrier étalée en fines couches…
Un secret jalousement gardé !
Pendant près de 30 siècles, les chinois domestiquèrent le ver à soie, en concervant jalousement, derrière la Grande Muraille, le secret, le monopole lucratif de la production et le commerce de la Soie. Des décrets impériaux punissaient de mort quiconque essayait de transgresser le secret ! c’est ainsi que le somptueux tissu s’entoura de légendes sur sa provenance et sa fabrication :
Pour Strabon, géographe grec au 1er siècle av. J.C, la soie poussait sur un arbre !
Pour Pline l’ancien, 1er siècle ap. J.C, la soie venait du pays des Sères, pays célèbre pour la laine de ses forêts !!! (le duvet était détaché des feuilles puis cardé et tissé)
Pausanius géographe grec, au 2è ap J.C, pensait qu’au pays des Sères, il existait un animal pas plus gros qu’un scarabée qui enroulé des fils autour de ses pattes. Il suffisait de lui donner à manger sa nourriture préféré, du roseau vert jusqu’à ce qu’il meurt. On pouvait alors récupérer la soie.
Au 5è siècle encore, un historien latin Ammien Marcellin imaginait qu’on cardait de la bourre végétale.
On raconte enfin, qu’en 560, l’empeureur Justinien aurait envoyé deux moines nestoriens pour dérober le précieux trésor, ce qu’ils réussirent à faire en dissimulant des graines (oeufs) de vers à soie dans des cannes de bambou. c’est à la suite de cet « espionnage industriel » que la sériculture se répandra dans tout le bassin méditerranéen…
Les premiers tronçons de la Grande Muraille furent construits de 800 à 400 ans av J.C. L’édifice permit de se protéger des peuples du Nord, les Huns. La majeure partie de la Grande Muraille fut toutefois érigée sous le règne du premier empereur de la dynastie Qin, qui redoutait également les expéditions menées par les peuples nomades des steppes du Nord. La construction de la muraille prit de l’ampleur vers 221 av J.C après l’unification de la Chine, et s’acheva vers 204 av J.C.
Plus de 300 000 hommes auraient participé au chantier. Les Han (206 av. JC), puis les Sui (589-618) poursuivirent sa construction. La dynastie des Ming (1368-1644) contribua à son étendue et à sa consolidation, remplacant les ouvrages de terre par de la maçonnerie.
La fortification atteignit finalement une longueur de 6 700 km, courant le long des fleuves et épousant les contours des montagnes et des vallées. La Muraille, construite en terre et en pierre, fut recouverte de briques sur sa face est. Elle est large de 6 m en moyenne et se retrécit en son sommet (3,7 m). Sa hauteur oscille entre 3 et 8 m. Des tours de guet de 12 m de haut sont placées à peu près tous les 200 m. La partie Est de la Grande Muraille est intacte sur plusieurs centaines de kilomètres, le reste de l’édifice est plus ou moins en ruine. Ce serait le seul ouvrage humain visible de la lune.
Avec les échanges économiques, elle devint un moyen de contrôler les échanges via la Route de la Soie.
La route de la Soie
Dès l’antiquité, les chinois exportèrent la soie par terre ou par mer. Ces routes ont une histoire ancienne toute aussi merveilleuse que la vie du ver à soie.
Si la naissance de cette Route de la Soie remonte au 1er siècle av. JC, son appelation, recente, donnée par un allemand, le Baron Ferdinand Von Richtofen date du siècle dernier.
Son histoire suivra les grands évènements historiques : conquête de la perse par les Arabes (en 638), les croisades, invasion de la Perse par Tamerlan, croissance de l’Empire Mongol, voyage de Marco Polo en Chine au 13 ème siècle…
La soie était transportée de la Chine vers le moyen orient et l’occident en longues caravanes. Un voyage qui, avec les rôdeurs et bandits de grand chemin, n’était pas sans risques…
Les caravanes échangeaient généralement leurs marchandises dans les comptoires situés sur la route afin de ne pas effectuer le voyage en entier.
Longue de 8000 kms, cette route constituée en réalité de plusieurs réseaux, partait de Xi’An au centre de la Chine, traversait déserts, hautes monatagnes, plaines et marécages du Haut Pamir et de l’Asie centrale en direction de Samarkand, de la Perse et de l’Iraq jusqu’à Istambul où les bâteaux transportaient les soies vers Athènes, Chypre, Alexandrie, venise, Gênes, Rome, Marseille…
La Soie ne représentait qu’une partie du commerce effectué par la Route de la Soie. Les caravanes qui partaient vers l’Est et vers l’Ouest emportaient de l’or, des pierres et des métaux précieux, des épices, des textiles, de l’ivoire et du corail, des armes en bronze, etc…
Par ailleurs, la Route de la Soie a souvent constitué un axe privilégié de circulation des grandes religions.
La soie fut aussi exporté par la mer. Cette route maritime rendue dangereuse par les pirates de la mer de Chine, partait de Guangzhou vers le Vietnam, la Birmanie, la Thaïlande, la Malaisie, les Philippines, l’Indonésie, l’Inde et le Golfe Persique. Un autre circuit conduisait vers la Corée et le Japon.
Le récit de Marco Polo intitulé « le livre des merveilles du monde » fut d’abord publié en français ! Il représente le livre le plus célèbre et le plus important de toute la litérature du voyage. Ce récit, qui était agrémenté d’une profusion de détails très frappants, apporta à l’Europe médiévale les premières connaissances sérieuses sur la Chine et sur d’autres pays asiatiques.
Le voyage de Marco Polo, une longue et périlleuse traversée jusqu’en Chine de 1271 à 1275
Carte des routes de la Soie

en résumé :
Elle était très mal fréquenté et très peu sûre à cause des pillards. Les voyageurs ne s’y hasardaient qu’avec crainte.
La plus longue route commerciale terrestre de l’Antiquité partait de Changan (l’actuelle Xian), capitale des empereurs Han, pour arriver finalement à Antioche (en Turquie), ou à Tyr (dans l’actuel Liban) en passant notamment par le Turkestan chinois et le nord de la Perse. Du Moyen Orient à l’Europe, la route prenait la mer, à travers la Méditerranée.
Rares étaient ceux qui effectuaient le voyage en entier qui durait de 6 à 7 ans ! A chaque oasis ou place forte, les cargaisons apportées par les caravanes s’échangeaient entre marchands. Aucune des deux civilisations, l’occidentale comme l’orientale, ne savait exactement ce qu’il y avait à l’autre bout de la route.
Tout le long de la Route de la Soie, le commerce était intense car elle était parcourue par des caravanes qui transportaient non seulement de la soie, mais également d’épices, du thé, du papier, de la porcelaine… Elle joua un rôle important dans la diffusion des croyances (à partir du 1er siècle après JC : le boudhisme venu d’Inde), des idées et de la culture.
La célèbre route restera en usage jusqu’au milieu du Moyen Age.
C’est en 1870 que le Baron géographe allemand Ferdinand Von Rischtofen baptisait « Seidenstrassen » (= Route de la Soie) cette route est-ouest d’environ 8000 km qui assura des échanges commerciaux entre la Chine et l’Occident dès l’époque des empires romain et Han.
Les itinéraires maritimes se développent à partir du II ème siècle après JC et seront dominés par les Arabes jusqu’au 9 ème siècle.
Sous les Tang au VII ème siècle et les Song au Xème siècle, l’Empire accueille également des commerçants venus par la mer. Arabes, Turcs et Perses, ils sont musulmans, mais aussi juifs et chrétiens.
Il faut attendre le XIII ème siècle pour que les premières descriptions de la Chine parviennent en Occident. Il s’agit tout d’abord des souvenirs du vénitien Marco Polo, commerçant et fonctionnaire de l’empereur Kubilay Khan entre 1275 et 1292. Puis, cinquante ans plus tard, de la description minutieuse du voyageur arabe Ibn Battut.
La Soie en France
Jusqu’en l’an 1000, la soie est peu connue en France. Charlemagne, en dépit de l’envie, ne détient que quelques étoffes précieuses grâce aux somptueux cadeaux qu’il reçoit de Byzance ou Damas.
Au XVème siècle, devenue grande consommatrice de soie et face aux dépenses ruineuses de l’importation de soieries étrangères, la Royauté prendra une série de mesures destinées à favoriser la production française. Lyon deviendra la capitale du travail de la Soie. Henri IV entouré d’Olivier de Serres illustre agronome seigneur du Pradel en Ardèche, s’engagera avec ardeur dans la propagation de cette industrie et ordonnera la création dans chaque paroisse d’une muraie et d’une magnanerie. Plus de 20 000 mûriers seront plantés dans les jardins royaux ; dont celui des Tuileries. La sériculture se développera dans le midi.
Le Languedoc et les Cévennes (après une incroyable famine provoquée en 1710 par le gel et la destruction de l’arbre nourricier). Le châtaignier surnommé « arbre à pain » couvriront peu à peu le mûrier qui, en améliorant les conditions de vie des paysans, sera appelé « l’arbre d’or ».
L’essor de la sériciculture entraînera celui des opérations relatives aux différents stades de la soie : filature, moulinage, tissage.
Aux 18ème et 19ème siècle, l’art d’élever les vers à soie atteindra son apogée. Malheureusement, ce succès considérable provoquera une pandémie mondiale par l’apparition de la pébrine (terrible fléau contagieux et héréditaire touchant et détruisant les vers à soie). Malgré l’intervention de Pasteur, qui réussira à juguler la maladie, la sériciculture française ne cessera de décliner dès la moitié du 18ème siècle.
Les motifs de cette décadence sont multiples : échec successif des élévages, ouverture du canal de Suez en 1870 ouvrant la porte à une concurrence de plus en plus forte des soies d’extrême Orient, apparition de fibres synthétiques (rayonne, nylon) qui bien vite supplanteront la soie en france.
Aujourd’hui, il ne reste plus aucune production agricole mais une petite poignée de sériciculteurs passionnés par cette fibre merveilleuse et naturelle produite par le Magnan (petit non provençal du ver à soie qui signifie « mangeur ») !
En résumé :
MALADIES ET LES PARASITES …
Dès 1845, les premières manifestations de la pébrine, une maladie du ver à soie, apparaissent dans la région d’Alès.
Chaque année, l’épidémie s’étend. On commence à sacrifier les mûriers. Le célèbre chimiste J.B. Dumas, originaire d’Alès, est chargé d’étudier le fléau. Mais il n’obtient aucun résultat.
En 1865, 3500 sériciculteurs et notables signent une pétition puis l’adresse au Sénat. C’est un véritable appel au secours qui se traduira par l’envoi de Louis Pasteur dans les Cévennes.
ATTAQUENT LES MURIERS
- la Daspis Pentagona, une terrible cochenille parasite, fît d’énormes dégâts.
- Puis une maladie appelé le Pourridié causa la mort de nombreux arbres.
LE CONTEXTE ECONOMIQUE …
… FRANCAIS
- abandon de la soie dans la tenue vestimentaire des bourgeois du 19ème siècle
- Le prix peu elevé des cocons
- La pénurie des feuilles de mûriers
- Le faible rendement des élevages car c’est essentiellement une activité de PME
- Avant 1939, la soie artificielle remplaça la soie naturelle, trop coûteuse.
- L’exode rural après guerre.
… MONDIAL
- Il a fallu s’approvisionner hors d’Europe pendant cette période.
- Les soies venues d’Asie, moins chères, envahirent le marché français. En effet, leurs coûts de transports baissèrent avec l’ouverture du canal de Suez en 1869
Mon élevage de ver à Soie 2009

Les bébés vers à soie
(œufs commandés sur http://www.ver-a-soie.com/index.php)

Ils grandissent, dans un carton

maintenant, ils sont dans une cagette ! Ils mangent 2 fois par jour

Ils grossissent de jour en jour !

ça grouille !!

Nouvelle maison 4 étoiles !!!!

on se hisse sur le genêt

Tout l’monde grimpe !

et ça y est ! ça coconne !!

il y en a de partout !

A peu près 150 cocons

Le Bombyx